On dirait que les anniversaires qui comptent, ceux auxquels on apporte le plus d’importance, ceux qu’on fête le plus d’ailleurs, ce sont les dizaines. 20, 30, 40… C’est aussi au moment ces années charnières qu’on fait le bilan, qu’on se met un peu la pression face aux années qui arrivent, qu’on regarde en arrière, voyant le chemin parcouru et les choix qui nous ont mené jusque là. Seulement aujourd’hui, je fête mes 29 ans. Bien loin des 20, pas tout à fait 30.
Aujourd’hui, jour de mes 29 ans, je ne saurais dire si je le vis bien ou mal. Pour être honnête, je l’appréhende un peu, cette dernière année dans la vingtaine. Je ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs. En regardant derrière moi, je me souviens avec tendresse de l’insouciance de mes 20 ans. Je porte un regard bienveillant sur celle que j’étais. Ayant passé une classe étant petite, j’ai toujours été en avance, avec des personnes légèrement plus âgées, et j’ai finis mon Master 2 à tout juste 22 ans. C’est fou de se remémorer mon attitude, mes certitudes, mes convictions et mes envies. J’aurais envie de retourner fissa en arrière pour me dire « Ah Ah Ah si tu savais ma petite ! ». Mais je crois qu’en fait, je n’aurai pas de conseils à me donner, car toutes les expériences, les décisions et les choix que j’ai fait pendant toutes ces années m’ont menés exactement là où je suis aujourd’hui.
Aujourd’hui, jour de mes 29 ans, je partage ma vie depuis 8 ans avec un moustachu (qui ne l’a pas toujours été d’ailleurs, mais pour le bien et la cohérence de mon compte Instagram, il est prié de ne pas la raser) qui est en réalité mon meilleur ami et le partenaire parfait pour cette vie. 8 ans, c’est long et c’est court (ça dure toujours, on s’en souvient), à ce niveau là, on va pas se mentir, c’est du sérieux quand même. Tellement sérieux qu’on se fait rabâcher « Alors, le bébé, c’est pour quand ? ». Ce à quoi j’ai pris l’habitude de répondre « Alors tu vois Michel, déjà c’est pas très délicat de poser une telle question. Imagine qu’on arrive pas à en avoir alors qu’on essaye depuis des mois ? Ou même qu’on n’en veuille pas du tout ? Jamais, hein ? » En général, ça met deux-trois claques à cette foutue pression sociale au passage . Même si je l’avoue, j’y pense, on y pense. Si on m’avait dit ça il y a 2 ans ! Quand tu vois des bébés, au loin, tu leur fais un petit signe de la main en espérant qu’ils ne s’approchent pas trop près. Et puis tu as les bébés des copains qui arrivent et tout d’un coup tu te sens prête à adopter cette miniature illico. Bon, on y pense sérieusement, mais ce n’est pas encore pour toute suite.
Aujourd’hui, jour de mes 29 ans, je suis en plein accouchement de mon entreprise. Une opportunité de dingue offerte par mon entreprise précédente, pour laquelle je continue une partie de mes missions en freelance. Sans cette proposition, je ne pense pas que j’aurais été capable de créer ma boîte. Capable, ce mot est un peu nul je trouve. Car en vrai, j’en ai la capacité, je le sais. Mais c’est vrai que c’est pas simple de se jeter dans le vide sans filet. J’ai vu Guillaume le faire il y a 8 ans, à l’époque il squattait dans mon 25m2, vivait chez sa maman, n’avait pas de charges… Aujourd’hui, après 8 ans, sa boîte roule bien, notre train de vie aussi, un petit prêt immobilier sur le dos pour notre appartement adoré, et paf, un tournant dans ma vie professionnelle. J’aurais pu choisir de repartir vers un poste salarié. Et puis finalement, j’ai saisis l’opportunité et me voilà patronne avant mes 30 ans. Là, j’aimerais revoir la Caroline de 20 ans et lui dire « Qu’est ce que tu dis de ça, meuf ? ». Je ne sais pas où cela me mène, je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais j’ai décidé de me donner les moyens d’y arriver. Les premières semaines n’ont pas été aussi simples que je le pensais, changement de bureau, de collègues, de repères quoi. Petit à petit, je sors la tête de l’eau et les doigts d’ailleurs, pour trouver de nouveaux clients, assurer mon développement, faire perdurer ce qui sera sans aucun doute une superbe aventure.
Aujourd’hui, jour de mes 29 ans, je ne suis plus la même fille qu’à 19, 22 ou même 28 ans. Comme j’ai déjà pu l’évoquer ces derniers jours sur Instagram, je tend vers de nouvelles habitudes de consommation. J’essaie de limiter mes déchets, de donner ou vendre, de ne pas consommer à outrance – comme tous les objets de déco que j’ai pu accumulé juste après l’achat de notre appartement. Maintenant, j’essaie de me poser la question « En ai-je vraiment besoin/envie ? » et j’avoue que cela me permet bien souvent de reposer des produits dans le magasin avant de passer à la caisse.
Nous avons aussi réduit notre consommation de viande. Pas par conviction profonde pour la défense des animaux, même si je vous avoue que je les aime beaucoup beaucoup, et que de ne pas en manger me fait aussi un peu de bien quand même. 1. La viande, ça coûte cher. 2. En manger tous les jours, ce n’est pas indispensable. 3. Il y a tellement d’alternatives trop BONNES, les amis je vous assure ! Il faudrait que je me chauffe pour vous présenter des petites recettes ici 🙂 Du coup, la semaine, peu ou pas de viande, et le week-end en général on se fait plaisir, au resto ou chez les copains.
Un nouveau ‘combat’ s’est révélé à moi, celui du féminisme. Finalement, je n’aime pas parler de combat, c’est un terme assez négatif pour un mouvement qui prône des valeurs positives comme la liberté, l’équalité et… la sororité (fraternité au féminin les gars, suivez un peu)! Je ne vais pas devenir une militante de chaque instant, pointant du doigts le moindre faux pas un peu macho de la gente masculine. Je ferais simplement de mon mieux pour les éduquer et faire évoluer notre société en ce sens, défendant nos droits et nos libertés en tant qu’individus possédant un vagin (ou pas d’ailleurs). Le fait de devenir cheffe d’entreprise me fait rentrer aussi dans le vif du sujet, et dans la jungle du business, parfois vampirisé par des personnalités masculines ‘à l’ancienne’ qui voient l’entreprise comme un monde d’homme *femme = secrétaire*. Je sais qu’il y a plein de nombreuses entrepreneuses et des groupement de business woman en Maine-et-Loire que j’ai hate de découvrir !
Zero Déchet, Vegan et Féministe, la meuf surfe sur toutes les tendances du moment, en fait ! Et bien certes, je ne le nie pas les gars. En même temps, la médiatisation de toutes ces mouvances nous permet de les (re)découvrir, et surtout de les comprendre. Et il faut dire aussi que j’ai mûri, un peu quand même. Ces sujets n’auraient pas eu la même résonance en moi si je les avais appréhendé quelques années plus tôt. Une sorte de maturité, le sens des responsabilités qui s’installe, malgré ce sentiment permanent d’être toujours une enfant et pas toujours à l’aise avec les conversations d’adultes.
Aujourd’hui, jour de mes 29 ans, j’essaie tant bien que mal de gérer une hypersensibilité que je n’avais pas vraiment auparavant. Je le sais, je prend les choses trop à coeur, je suis une véritable éponge qui stocke mes émotions et absorbe celles des autres pour finir parfois par déborder. L’empathie est une qualité, mais peut devenir un défaut quand on ressent et encaisse les sentiments des autres. Et d’un autre coté, je peux être assez brute et tranchée, moi la fille discrète à l’école, collège et lycée qui n’osait jamais s’affirmer. Je me suis bien rattrapée, mais un peu trop semble-t-il. A moi de faire en sorte d’équilibrer les choses, certes, mais de me détacher de ceux qui ne m’acceptent pas comme je suis.
Avoir 29 ans, ça doit être ça. Se rapprocher un peu plus d’un équilibre intérieur, même si certains combats – comme ceux pour la confiance en soi, ou encore le body positivisme – ont l’air de ne jamais prendre fin. Voilà un bel objectif pour mes 30 ans non ?
Happy 29 to me !
*En prime, je vous partage ma dernière création : un cercle brodé 29 ans avec la technique du Punch Needle. Merci Perles & Co pour l’aiguille ! Je vous prépare bientôt un tuto détaillé sur cette technique de broderie addictive !*
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